La CGEM évalue l’impact de la crise du coronavirus sur les entreprises marocaines : résultats préliminaires

La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a récemment initié une enquête pour évaluer les répercussions du COVID-19 sur les entreprises marocaines. Cette initiative, lancée le 17 avril, a vu la participation de près de 1820 entrepreneurs, incluant des petites entreprises, des PME, des grandes entreprises et des auto-entrepreneurs. Les résultats préliminaires de cette enquête fourniront une base solide aux travaux du Comité de sortie Covid-19 du CGEM. Les données recueillies révèlent une image sombre de la situation économique actuelle, avec des entreprises confrontées à des défis sans précédent. La majorité des répondants s’attendent à une augmentation significative des délais de paiement et à une baisse drastique de leur chiffre d’affaires. Par ailleurs, de nombreuses entreprises craignent une perte massive d’emplois, soulignant l’ampleur de la crise. Ce panorama préoccupant appelle à des mesures de soutien urgentes pour atténuer les impacts négatifs et favoriser une reprise économique durable. Les résultats de cette enquête sont cruciaux pour comprendre l’ampleur des défis et pour formuler des stratégies adaptées afin de soutenir les entreprises marocaines en cette période difficile.

Impact financier et opérationnel sur les entreprises

Le COVID-19 a infligé un choc économique profond aux entreprises marocaines. Selon les résultats de l’enquête menée par la CGEM, environ 61,6% des entreprises anticipent une augmentation des délais de paiement d’au moins 60 jours après la reprise des activités. Cette situation exacerbe les tensions de trésorerie et compromet la viabilité des entreprises. Près de 815 entreprises ont rapporté une diminution de plus de 50% de leur activité au cours des trois premiers mois de la crise, tandis que 301 entreprises ont signalé une baisse de 30% à 50%. Ces chiffres illustrent la gravité de la situation pour une grande partie des entreprises marocaines.

En outre, la crise a suscité des craintes quant à la pérennité de nombreux emplois. Les entreprises interrogées estiment qu’environ 165 586 emplois pourraient disparaître, soit 55,11% de leur effectif total. Les secteurs les plus touchés incluent l’immobilier, le tourisme, l’artisanat, les industries culturelles, les textiles et les médias, avec une projection de perte de 100 000 emplois. Ces secteurs, déjà fragilisés par la crise, doivent faire face à des défis supplémentaires pour se rétablir.

L’enquête révèle également que 39,2% des entreprises ont bénéficié de l’allocation forfaitaire financée par le fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie. Cependant, 48,8% des entreprises n’ont pas encore accédé à ce soutien, bien qu’elles suivent de près les développements. Un pourcentage notable de 12% des entreprises n’envisage pas de bénéficier de cette allocation. Cette distribution inégale des aides met en lumière la nécessité d’un accès plus large et plus équitable aux ressources de soutien.

Stratégies de résilience et mesures de soutien

Face à ces défis, les entreprises ont adopté diverses stratégies pour survivre à cette période de crise. Un pourcentage significatif, soit 71,4%, a demandé au moins un report d’échéance bancaire, fiscal ou social. Parmi ces entreprises, 62,7% ont sollicité plusieurs reports, et 22,8% ont demandé les trois types de reports simultanément. Cette tendance montre l’importance des mesures de soutien financier pour aider les entreprises à gérer leurs obligations financières immédiates.

En dépit de ces mesures, les perspectives de reprise restent incertaines. Bien que certaines entreprises espèrent une reprise de leurs activités à partir de juin, leurs prévisions de revenus pour le reste de l’année 2020 sont pessimistes. La majorité des entreprises exportatrices (56,7%) prévoient une reprise plus tardive, en 2021. Cette incertitude souligne la nécessité de plans de soutien à long terme pour assurer une reprise économique stable et durable.

Les entreprises doivent également envisager des stratégies de transformation numérique pour améliorer leur résilience et leur compétitivité. L’adoption de technologies numériques peut aider à atténuer les impacts de la crise et à préparer les entreprises pour l’avenir. Voici quelques critères essentiels pour sélectionner les outils numériques adaptés :

• Facilité d’intégration avec les systèmes existants
• Coût initial et coûts récurrents
• Support technique et formation
• Scalabilité et flexibilité
• Sécurité et conformité

En intégrant ces critères dans leur processus de sélection, les entreprises peuvent choisir des solutions qui répondent à leurs besoins spécifiques et les aident à naviguer dans un environnement économique incertain.

Le rôle des politiques gouvernementales

Les politiques gouvernementales jouent un rôle crucial dans la stabilisation de l’économie et le soutien aux entreprises. Des mesures fiscales, des subventions et des programmes de soutien financier sont essentiels pour aider les entreprises à surmonter cette période de crise. Le gouvernement marocain a déjà mis en place plusieurs initiatives pour soutenir les entreprises, mais il est impératif d’élargir et de renforcer ces mesures pour répondre aux besoins croissants.

Les entreprises doivent également participer activement au dialogue avec les autorités pour s’assurer que les politiques mises en place répondent à leurs besoins spécifiques. Une communication ouverte et transparente entre le secteur privé et les décideurs publics est essentielle pour élaborer des solutions efficaces et adaptées. En travaillant ensemble, le gouvernement et les entreprises peuvent créer un environnement propice à la reprise économique et à la croissance.

Perspectives d’avenir

La crise du COVID-19 a révélé la vulnérabilité des entreprises face à des chocs externes. Pour renforcer leur résilience, les entreprises doivent adopter des pratiques de gestion proactive et investir dans des solutions innovantes. La diversification des sources de revenus, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle et l’adoption de technologies numériques sont des stratégies essentielles pour se préparer aux défis futurs.

En outre, il est fondamental de promouvoir une culture de collaboration et de solidarité parmi les entreprises. Le partage de connaissances et de ressources peut aider à surmonter les obstacles et à saisir les opportunités de croissance. En adoptant une approche collective, les entreprises marocaines peuvent non seulement survivre à la crise actuelle, mais également prospérer dans un environnement économique post-pandémique.

La résilience et l’innovation seront les clés du succès pour les entreprises marocaines face aux défis imposés par la pandémie. En mettant en œuvre des stratégies adaptées et en collaborant étroitement avec les décideurs publics, elles pourront naviguer efficacement dans cette période tumultueuse et préparer un avenir prospère. La crise actuelle, bien que dévastatrice, offre également une opportunité unique de repenser et de réinventer les modèles économiques pour un développement plus durable et inclusif.

FAQ

• Quels sont les secteurs les plus touchés par la crise du COVID-19 au Maroc?
  Les secteurs les plus touchés incluent l’immobilier, le tourisme, l’artisanat, les industries culturelles, les textiles et les médias.
• Quel pourcentage d’entreprises a demandé un report d’échéance bancaire, fiscal ou social?
  71,4% des entreprises ont demandé au moins un report d’échéance bancaire, fiscal ou social.
• Quel est l’impact de la crise sur l’emploi selon l’enquête de la CGEM?
  Les entreprises estiment qu’environ 165 586 emplois pourraient disparaître, soit 55,11% de leur effectif total.
• Combien d’entreprises ont bénéficié de l’allocation forfaitaire financée par le fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie?
  39,2% des entreprises ont bénéficié de l’allocation forfaitaire.
• Quelles sont les stratégies recommandées pour améliorer la résilience des entreprises?
  La diversification des sources de revenus, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle et l’adoption de technologies numériques.